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    POESIE CELTIQUE... ET DE TOUS LES AMOUREUX DE LA TERRE
     
   

Degemer mat deoc’h !
Bienvenue à tous les poètes, mais aussi aux musiciens, aux peintres, aux amoureux de la Bretagne et de l’Irlande, pays des bardes où la poésie est à fleur de lumière.
Bienvenue aussi à tous ceux qui aiment notre Terre et aux rêveurs.

Rêvons, oui, n’oublions pas de rêver... devant la mer, les rochers, les arbres, les étoiles, devant la moindre fleur.
Le poète invite à rêver et pour cela il nous incite à regarder, écouter, toucher, ressentir vraiment toutes les beautés que nous offre la Nature.
Rêver ouvre des chemins à peine imaginables et il est certains rêves profonds qui deviennent réalité.

La poésie invite à une vision approfondie des choses dans un entrelacs de Réalité et de Rêve.
Poésie et Musique sont liées, les bardes et les troubadours l’avaient compris depuis longtemps. Musique, la musique des mots aussi....

Léo Férré le dit merveilleusement bien à sa manière dans cet extrait de la préface de « sur la scène » lui qui était aussi poète et musicien :

La poésie est une clameur.
Elle doit être entendue comme la musique.
Toute poésie destinée à n’être que lue et enfermée dans sa typographie n’est pas finie.
Elle ne prend son sexe qu’avec la corde vocale
Tout comme le violon prend le sien avec l’archet qui le touche...
Les plus beaux chants sont les chants de revendication.
Le vers doit faire l’amour dans la tête des populations.
A l’école de la poésie, on n’apprend pas...
ON SE BAT ! ».

J’ai lu de nombreux poètes, de tous siècles, beaucoup ont nourri mon amour pour la poésie. A quoi sert de parler d’un poème, il faut le lire, s’évader et s’en imprégner si on le ressent. Dans l’œuvre de chaque poète il y a un message, un héritage transmis à découvrir.
Il n’est pas question de faire ici une anthologie. Je ne parlerai ici que de ceux que je ressens plus près de moi.

     
   
Angela Duval :
Un poème d’Angela Duval c’est tout le lyrisme de la langue bretonne qui vous arrive droit au cœur et vous éblouit. Angela Duval est elle-même, vraie dans son amour pour sa terre, de sa culture qu’elle défend bec et ongle, elle est poétesse de la nature avant tout, paysanne faisant corps avec les éléments de la cré ation et j’aime.
« Me garje bout » que Gilles Servat a mis en musique en est le magnifique exemple.
Etre un nuage rose au soleil éclatant du matin, une étoile brillant sur le manteau de la nuit, un lys, ou encore être une harpe lorsque souffle le vent, s’unir à la nature, il n’est de plus beau souhait.
Angela vivait près de la terre, dans la beauté et toute son œuvre en est empreinte.
    Le dur labeur certes mais les arbres du chemin, la rivière, les pâturages, les vieilles pierres, les grillons, le corbeau sur la cime du sapin, ses chiens, Traoñ an dour sous le ciel étoilé, éclairé par la lune...
Angela n’aurait pour rien au monde quitté sa terre.
Angela Duval est pour moi une bouffée d’air pur, de sincérité, de bon sens et d’amour.
     
   
Jacques Prévert :
C’est un air de liberté, pas de chaînes, pas d’esclave, les oiseaux ne vivent pas dans les cages ou la porte reste ouverte.
Chez Prévert il y a un peintre près à illustrer un poème, une scène prête à jouer une pièce de théâtre. Tout est vivant et l’émotion sous jacente.
La rime ne s’impose pas car la musique est dans les mots et devient parfois chanson.
Nous avons une chance inouïe d’avoir été contemporains de Leo Ferré, Jacques Brel, Georges Brassens, Jean Ferrat, Félix Leclerc et autres grands poètes chanteurs.
Celui pour qui j’ai une tendresse particulière toutefois c’est le poète à la guitare et à la pipe, autant pour sa personnalité que pour son œuvre.
     
   
Rutebeuf - François Villon – deux poètes du Moyen âge :
Au moyen âge trouvères et troubadours chantaient encore les poèmes comme les bardes car musique et poésie vont de pair et ils dépeignaient également la vie d’une époque parfois bien chaotique.
C’est surtout grâce à Léo Ferré et Georges Brassens qui ont admirablement remanié en fran çais moderne et mis en musique des ballades et poèmes de cette époque que j’ai eu envie d’en savoir plus.
J’ai de suite aimé « la complainte de Rutebeuf » admirablement interprété par Léo Ferr é, repris par tant d’autres ensuite dont Joan Baez. J’aime aussi son interprétation exceptionnelle de « la ballade des pendus » de François Villon.
Quant à « la balade des dames du temps jadis » aux accords de guitare, chantée par Brassens, je ne me lasse pas de l’écouter.
    Cette poésie en vieux français, colorée, imagée m’a toujours interpellée. Deux siècles séparent ces deux poètes mais on y retrouve de grandes similitudes, les références d’époque, c’est une fresque de vie de cette longue période historique, souvent trouble du moyen âge.
     
   

Victor Hugo :
Il est un des « poètes de mon enfance ».

Il me revient souvent en mémoire le refrain de Choses du soir :
« Je ne sais plus quand, je ne sais plus où, Maître Yvon soufflait dans son biniou ».Son œuvre est si dense que des trésors y sont enfouis. Qu’ il est doux d’ouvrir un livre, rechercher un de ses poèmes dans l’instant, le relire, se laisser bercer par la musicalité des vers et leur grande beauté.

Victor Hugo était un humaniste, poète de la mer aussi, un esprit d’une grande ouverture, un visionnaire. On ne le connait jamais tout à fait, il y a toujours à découvrir.

     
   

Charles Le Quintrec :

« Le poème sera notre seule aventure
Nous l’écrirons avec des encres de couleur
Et nous le porterons telle une déchirure
Ce poème que nous n’apprendrons pas par cœur.

Les arbres chanteront la complainte des arbres
Et les villes jamais n’oublieront ce chant là
Les hommes rouvriront le grand livre des bardes
Chaque page tachée de sang entre leurs doigts… »

   
Dès que j’ai lu les premiers vers de ce poème j’ai eu le coup de cœur pour Charles Le Quintrec, poète de la nature, de la Bretagne, témoin d’une époque aussi. Une poésie, belle, riche en messages où les mots sont musique. Ce poète a été notre contemporain, son talent est immense, son œuvre mérite une grande reconnaissance.
     
   

Georges Brassens :
Si je l’ai découvert vers 5 ans alors qu’il chantait le poème « le petit cheval » de Paul Fort, je n’ai pas cessé de le redécouvrir au fil des années.
Son côté parfois un peu bourru cachant un grand cœur, je l’ai vite perçu. Ses citations de dieux de l’antiquité, son vocabulaire riche et ses mots bien à lui, sans concessions, m’ont toujours plu. Mê me crus, ses mots sont choisis.
Quand il écrit une chanson d’amour il n’y a pas de mièvrerie, que de la finesse et de la beauté !
J’aime aussi sa façon de dépeindre la société humaine avec lucidité mais aussi un humour inégalable, son esprit libre.

   
Il a mis en musique les poèmes de nombreux auteurs anciens parce qu’il aimait la Poésie. Il a ainsi fait revivre « la balade des dames du temps jadis » de Villon ou « Gastibelza, l’homme à la carabine » de Victor Hugo pour n’en citer que deux. Ses accords qui semblent simples sont en réalité d’une grande richesse et les mélodies épousent à merveille les paroles.
Quelques unes de ses chansons sont brillamment reprises par des chanteurs qui continuent à les immortaliser, cela le fait revenir parmi nous, il nous manque énormément comme tous les poètes chanteurs dont on a eu la chance inouïe d’être contemporains
     
   
© Evelyne PERNEL